Un troisième titre mondial pour la talentueuse Bruna Kajiya !

Passionnée, rêveuse, honnête

J’ai senti que l’univers entier a conspiré pour que les choses se passent ainsi. J’étais faite pour le surf, j’y passais le plus clair de mon temps les week-ends et après l’école. Un jour, le swell était trop gros pour moi, mes amis m’ont dit de ne pas y aller, mais je n’en ai fait qu’à ma tête. Ce jour-là j’ai eu un accident, je me suis ouvert la bouche, j’ai vu beaucoup de sang coulé et j’ai tourné de l’oeil sur la plage. Suite à cet accident, j’ai arrêté de surfer pendant un moment, c’était pile la période où mes amis ont commencé à kiter juste devant l’école, je pouvais voir les ailes depuis la fenêtre de la classe. J’avais tellement besoin de me dépenser et j’aimais tellement l’Océan, que le kite était clairement apparu comme la nouvelle discipline à laquelle je devais m’essayer.

La chose dans ma carrière qui m’a le plus motivé, c’est de faire partie de ce groupe de filles qui ont changé le rôle des femmes dans ce sport, qui ont montré qu’on pouvait nous aussi faire des tricks engagés et envoyer sur l’eau. Je crois fortement au potentiel des femmes dans le kite, le niveau des filles sur l’eau aujourd’hui le prouve, elles sont de plus en plus nombreuses à rentrer de gros tricks. Mais je pense que nous avons encore du boulot pour faire évoluer les mentalités et c’est excitant ! Je vais continuer à faire de mon mieux pour continuer à booster le niveau des femmes, nous avons encore de la marge, j’en suis sûre !

Les blessures vous donnent beaucoup de temps pour réfléchir, 6 mois précisément ! Cette longue attente m’a beaucoup appris, pas seulement d’un point de vue professionnel mais aussi personnel. C’était un réel challenge de revenir au top physiquement, mais même si cela a été très dur, je ne changerais cette expérience pour rien au monde. Cela m’a fait grandir et apprendre, aujourd’hui je connais mieux mes limites, je sais quand il est l’heure de s’entraîner mais je sais également quand je dois me reposer. J’ai également appris plein d’exercices pour limiter au maximum les blessures et j’ai accepté que rider sans cesse à la limite a son lot de conséquences, que tu sois préparé ou non.

 Être championne du Monde a clairement fait partie de mes meilleurs moments. Nous vivons dans un monde où les titres ont de l’importance, ils m’ont aidé à me faire un nom. Mais pour moi chaque moment de ma carrière a beaucoup compté. Chaque histoire, chaque aventure a eu son importance, comme représenter les femmes dans les sports extrêmes ou repousser sans cesse les limites… Ce sont ces années de détermination, de travail et de passion pour atteindre ce en quoi je croyais le plus fort dans ma vie, qui font ce que je suis aujourd’hui. De voir le niveau que nous avons atteint aujourd’hui, ça vaut de l’or à mes yeux. J’aime ce sport, j’aime faire partie de son histoire, pouvoir m’exprimer sur l’eau, représenter mes sponsors… Voilà tout ce qui me met le sourire au visage.

Je viens du Brésil, donc difficile pour moi de ne pas citer tous les spots du Nordeste brésilien : Cumbuco, Uruau, Taiba, Cauipe…

Je ne pars jamais de chez moi sans ma crème solaire (ça a d’ailleurs été un challenge pour moi de trouver une crème qui tenait à la fois longtemps dans l’eau et qui n’était pas trop grasse pour ma peau…). Ma Go Pro fait également partie de mes accessoires indispensables. Et un collier que ma soeur m’a offert et qui fait en sorte que j’emporte un peu de ma famille avec moi, partout où je vais.

J’aime le surf et l’escalade, à vrai dire c’est une nouvelle passion pour moi, lors de mes dernières vacances j’ai passé 10 jours au Mexique à grimper les montagnes. C’est un sport fabuleux et complet, qui nécessite une bonne concentration et du mental.

Je vais continuer à participer au tour mondial. Je vais également continuer de travailler sur la gamme femme de chez Mystic et Airush. Entre le harnais Diva et la gamme Diamond Series (kite, barre et board), j’ai du pain sur la planche !

J’ai trop d’amies qui sont de formidables riders, c’est dur à dire…