Les Ailes de kite surf à Caissons, le Graal pour le Lightwind, mais pas que..

Publié le : 19/05/2020 10:35:39
Catégories : Guides et tutos , Kitesurf - Guides et Tutos , Olivier Bianchi - ambassadeur

 Qui ne s’est jamais posé la question de l’intérêt de ces ailes de kite compliquées et chères qui n’ont pas besoin de pompe et qui volent dans un très léger flux d’air ?

 

Avec l’avènement du foil, de plus en plus de pratiquants s’intéressent aux ailes de kite à caisson. Ce type d'ailes de kite est encore minoritaire sur le marché, mais de plus en plus d’adeptes de la glisse silencieuse dans le light wind se laissent tenter.

Dans cet article, nous allons retracer la petite histoire de ces ailes de kite si particulières, puis essayer de comprendre ce qu’apporte réellement le caisson face au boudin. Nous verrons ensuite les aspects techniques de ces ailes  de kite et ce qui les différencient, enfin on s’attardera sur la gamme Flysurfer en particulier.

Au début du kitesurf les ailes de kite à caissons étaient les toutes premières disponibles sur le marché, avant même l’avènement des Wipika des frères Legaignoux. C’était le temps du powerkite et des sauts sur la plage avec des ailes sans « depower ». Puis les ailes boudins ont pris très largement le dessus.

Les ailes boudins présentaient l’avantage de la simplicité de mise en œuvre, un coût de production moindre (moins de travail de couture) et un re-décollage plus simple en mer.

Pendant de nombreuse années les ailes de kite à caissons furent marginales sur le marché du kite plutôt orienté vague et Freestyle dans les esprits, bien qu’une grande majorité pratique du Freeride basique.

Quelques rares pratiquants continuaient à privilégier les ailes caissons pour diverses raisons telles que la polyvalence en usage maritime, montagne et mountain-board et char. On utilisait la même aile pour le snow-kite en hiver puis sur les lacs et en mer.

D’autres appréciaient ces ailes pour leur performance dans les vents légers et en particuliers dans les très grandes tailles.  En effet les ailes boudins étaient rapidement désavantagées du fait de leur poids au-delà de 12-13 m². Et quelle plaie de gonfler une grande taille…

La sortie en 2011 de la mythique Speed 3 21m2 a été une révélation pour certains. Cette aile permettait de naviguer dans une plage de vents inimaginable en boudin. Il devenait possible de tirer des bords dans moins de 6 knts en gros Twintip type (doors). Cette pratique était encore marginale, mais quel kif de naviguer sans un bruit sur un plan d’eau parfaitement lisse et surtout il y avait aussi ce plaisir un petit peu égoïste d’être le seul sur l’eau pendant que les collègues boudineux attendent sur la plage que le vent se lève. Cette aile était gigantesque et générait une puissance phénoménale, mais avait l’agilité d’un mammouth.  

C’est d’ailleurs à cette époque (10 ans déjà) que la vidéo « Mirrors » sort sur youtube. On y voit une navigation irréelle sur un plan d’eau absolument lisse. C’était complètement dingue de voir ce que pouvait donner un caisson en vent marginal alors que le foil kite était encore balbutiant et élitiste.

Aujourd’hui avec l’avènement du kite foil comme nouveau support de pratique, on aurait pu penser que cela sonnerait la fin de ces grandes ailes caissons très lentes. Car il est maintenant possible de naviguer dans moins de 8-10 knts avec un bon kite foil avec une aile de kite gonflable ultra légère comme la Juice chez Duotone ou la OS chez Eleveight… et pourtant c’est tout le contraire qui se passe, les ailes de kite à caissons dont la conception à la base est dédiée au vent léger rendent la pratique du foil lightwind encore plus séduisante.

 

Mais alors quels sont les avantages de ces ailes, pourquoi un tel regain d’intérêt ?

 

Le poids de l’aile:

Le premier avantage en faveur des ailes de kite à caisson est le ratio poids de l’aile / surface. Elle ne tombe pas avec leur propre poids lorsque le vent baisse et reste en l’air jusqu’aux dernières limites de la mécanique de vol. En effet, les ailes de kite à caissons sont construite en spi très léger. Elles n’ont pas besoin d’être renforcées, car elles ne sont pas soumises aux mêmes contraintes que les ailes de kite à boudin. Sur les caissons, c’est uniquement le bridage qui assure la tenue et la forme de l’aile.

 Le bridage maintient la structure et le shape. Le poids du rider est répartis sur un bridage beaucoup plus important que sur une aile gonflable qui en plus doit encaisser les 10 – 15 PSI de pression du boudin et un nombre limité de bridages. Le résultat est une utilisation de multiples couches de toiles dacrons, et de renforts divers qui alourdissent l’ensemble.

La seconde est la possibilité de pouvoir construire des ailes au design beaucoup plus plat que celui d’une aile boudin. On obtient donc un ratio taille d’aile / surface projetée plus importante. Le pendant de cette approche est une relative lenteur dans les virages.

Sur les voiles à boudin freeride une 12m² a une surface projetée de 8m², une 10 environ 7m²...Donc en gros 65% de la surface de la voile sert à la traction.

Sur les voiles de kite à caisson type Race on a par exemple sur la Sonic de Flysurfer, 11.4m² donnant 9.4m² de surface projeté 14.6 donne 12.1 donc 80% de la voile sert à la traction.

Donc en gros il faut quand même penser qu'avec une aile de kite de 15m2 à boudin, on a la surface projetée d'une 12 à caisson de race... Cela donne à peu près le même ordre de grandeur en termes de puissance.

La plage de vent et le depower progresssif :

Autre avantage de la gestion de l’aile caisson au moyen des suspentes et jeux de poulies complexes (Mixer), c'est de pouvoir jouer sur trois paramètres en même temps lors du mouvement de barre.

- La première action est le changement de l’angle d’attaque de l’aile de kite assez classique que l’on retrouve en boudin. C’est le depower basique permettant d’encaisser les rafales.

- La seconde action est variation de surface projetée. Lorsque l’on tire sur la barre les ailes caissons se déforment et augmentant leur surface projetée en faisant varier la canopy. L’aile passe d’une forme en arc bien arrondie à beaucoup plus plate en un mouvement de barre. Cet effet est moins facile à obtenir avec une aile boudin, car celle-ci à une structure rigide qui empêche les grandes déformations.

- La troisième action est la cambrure du profil. Lorsque l’on borde son aile, celle-ci se creuse et le bord de fuite s’incline. On peut faire l’analogie avec les ailes d’avion de ligne qui lors de l’atterrissage sorte les freins à l’arrière de l’aile. Le but est d’augmenter la portance de l’aile.

Ces trois actions combinées au profil en général assez plat des ailes caisson permettent des plages de vent très importantes, car le depower bien que moins instantané que sur une aile de kite à boudins est conséquent. La déformation asymétrique de l’aile est aussi un bon moyen de la faire tourner plus rapidement, c’est particulièrement intéressant sur les ailes typées race comme la Sonic. En appliquant le différentiel gauche droite sur la barre, on fait en quelques sorte Twister l’aile pour une un meilleur virage.

Petite exemple de virage possible en mode backstall Twist :

Mon nouveau jeu : Le kite Hélico from Tatahi on Vimeo.

La remontée au vent:

Soyons clair, une aile de kite surf caisson moyen / haut ratio, c’est imbattable en cap. Même avec la toute dernière aile de boudin à la mode, abandonnez tout de suite l’idée de vous mesurer à un caisson bien utilisé… Vous allez vous faire fumer.

La première fois que l’on décolle un caisson, une chose surprend tout de suite. L’aile grimpe haut en fenêtre. On se retrouve avec une aile au Zenith qui monte à la verticale du rider, voire un peu plus sans aucune frontale. Le harnais tire, voire remonte au nombril. C’est normal et il est d’ailleurs conseillé en plage moyenne haute d’utiliser de très bon harnais, car la traction dans le crochet est importante et dans des angles inhabituels par rapport aux boudins. Concrètement l’aile va très, très loin en fenêtre. En navigation on se retrouve à tirer des bords avec des angles irréels.

L’autonomie:

En caisson pas besoin de pompe. On déplie, on leste l’aile, on check ses lignes, on décolle et on ride. Il n’est pas recommandé de se faire aider par un assistant. Dans le vent léger, on pose aussi seul en freinant son aile (backstall) comme pour un parapente. C’est un gros avantage lorsque l’on pratique le foil, car il arrive souvent d’être seul sur le spot avec personne pour aider. C’est aussi un bon moyen d’explorer des endroits où personne ne navigue.

Le Hangtime:

Autant le dire simplement, le hangtime d’une aile de kite surf caisson moyen / haut ratio est monumental. Cela change complètement le style de navigation. On peut naviguer et voler avec ces ailes. Quel plaisir d’envoyer du lourd tranquillement à plus de 8 mètres et y rester sans trop d’effort et de technique… C’est ça le vrai plaisir, peu importe que vous soyez en TT ou en foil, les Jumps sont dingues, tout en étant d’une grande douceur. Pas besoin d’avoir des genoux bioniques pour amortir les sauts, car on se pose comme une fleur même après une balade à 10 mètres de haut de plusieurs longues secondes. Il n’est pas nécessaire de balancer un kiteloop en fin de saut pour amortir la chute qui est lente et tout en finesse..

 

La redecollabailité en mer:

C’est la question qui préoccupe lorsque l’on passe au caisson. Un Caisson, ça ne redécolle pas dans l’eau.

Cette affirmation n’a jamais été vraie, mais c’est sur qu’il y a quelques années, il fallait de la technique pour faire repartir un caisson en vrac dans ses suspentes sur l’eau.

Aujourd’hui ce n’est plus vrai. Une nouvelle génération d’aile de kite surf à caisson apparaît avec un bridage particulier et un ratio modéré. Ces avancées permettent d’éviter que le spi de l’aile vienne se prendre dans les suspentes. L’emploi de spi et coutures très étanche ajouté à de nouvelles générations d’imperméabilisants / déperlant sur les spis rendent les ailes totalement décollables même après un long séjour d’ans l’eau. On peut même aujourd’hui dire qu’une Flysurfer Soul par exemple redécolle à tous les coups. Dans le lightwind , un caisson a beaucoup plus de chance de repartir que la meilleure des ailes mono latte boudin.

Au final les caissons apportent un vrai confort et un plaisir de navigation inégalée et ne présentent que des avantages. Alors cet été, c’est le moment de se lancer !

 

 Article écrit par Obi Volant.

 

 

 


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